Lény

Ayant été, tout au long de mon lycée, un élève moyen, uniquement passionné par l’histoire et produisant le juste minimum dans les autres matières, j’ai découvert, en terminale, un intérêt nouveau pour les études avec l’initiation à la philosophie et à la littérature.

C’est ainsi que je me suis mis, pour la première fois depuis 3 ans, au travail. Seulement voilà, la fin de l’année arrivait et je n’avais pas la moindre idée de la filière vers laquelle je devais m’orienter. Et, bien qu’ayant un bon niveau en histoire, il n’était plus question de lâcher la philosophie. C’est ainsi que, bien conseillé par ma professeur de philosophie de l’époque, et incité par mon entourage, je tentais ma chance en hypokhâgne au lycée de Cornouaille qui, à ma grande surprise, m’avait accepté. Néanmoins, j’étais convaincu que le niveau était bien trop élevé pour moi et que je n’avais rien à y faire. En somme, je ne me laissais que quelques mois avant l’abandon… Or l’expérience fut tout à fait différente. A ma grande surprise, la plupart des nouveaux venus étaient dans le même état d’esprit que le mien, l’équipe pédagogique avait les pieds sur terre et, sous réserve de jouer le jeu, la mission n’apparaissait plus impossible. Bref, je découvrais une réalité bien lointaine des clichés sur les classes préparatoires (élèves surmenés et quasi dépressifs, professeurs tyranniques…) qui ne sont en vérité valables que pour une poignée de grandes classes préparatoires parisiennes ou pour le haut de gamme en province. Évidemment, ce serait mentir que de dire qu’en fin de compte, en terme de masse de travail à produire, il n’y a pas une grosse différence avec le lycée. Cependant, et c’est la principale qualité que je dois reconnaître à cette hypokhâgne, l’équipe pédagogique fait preuve de beaucoup de réalisme, bien consciente que nous sommes à Cornouaille et non pas à Henri IV. Pour autant, cela n’implique pas que les exigences soient revues à la baisse, bien au contraire. Pour moi, les principaux avantages ont été d’une part, du fait de la pluridisciplinarité, d’acquérir une plus grande ouverture d’esprit et d’autre part, et c’est à coup sûr l’intérêt majeur de toute classe préparatoire, l’acquisition d’une base méthodologique solide tant il est vrai que, contrairement à l’université où l’on se retrouve parfois bien seul, l’encadrement proposé permet d’apprendre à travailler de manière régulière. Ajoutons à cela que, pour toute préparation de concours, les exercices oraux (les fameuses colles) s’avèrent vraiment utiles. En fin de compte, au fil de l’année, on apprend à aimer l’effort intellectuel et l’on constate que, contrairement à ce qu’en disent les mauvaises langues, la classe préparatoire ce n’est pas le bagne. En ce qui me concerne, j’ai passé une année plutôt agréable et force est de constater que, contrairement à l’opinion que je me faisais de moi sur le plan scolaire auparavant, j’étais capable de mettre un « coup de fouet ». Alors que l’expérience ne devait durer que quelques mois, elle dura, en fin de compte, 2 ans. En effet, à la fin de l’année scolaire, on me proposa de poursuivre en Khâgne, ce que je fis. Tenons pour preuve de la qualité de la formation à Cornouaille que sur 5 des khâgnes auxquelles j’avais postulé, 4 me répondirent favorablement. Soucieux de rester en Bretagne pour diverses raisons, j’ai opté, probablement marqué par la conviction que l’on peut faire du très bon travail dans une petite ville, pour la khâgne de Saint-Brieuc qui ouvrait alors ses portes. J’y ai passé une année excellente sur de nombreux plans (précisons ici qu’être en classe préparatoire n’implique nullement de mettre en « stand-by » sa vie privée et ses loisirs). Du reste, l’avantage premier de faire une khâgne est évidemment de s’attaquer à la préparation d’un concours : celui de l’École Normale Supérieure. Un concours difficile à bien des égards puisqu’il exige d’être absolument complet, mais dans lequel, faute de l’avoir, on peut largement défendre son honneur dans ses matières de prédilection. En ce qui me concerne, pendant ces deux années, j’ai eu le temps de résoudre l’énigme que m’avait posé la classe de terminale : il fallait que je poursuive en licence d’histoire/géographie dans le but de devenir professeur. Ayant acquis une bonne capacité de travail, j’ai pu obtenir ma licence d’histoire/géographie sans trop de difficulté. Aujourd’hui, je suis en master MEF et je prépare le CAPES et il ne fait nul doute que la formation méthodologique et à l’exercice de l’oral (d’ailleurs très utile pour les exposés en licence) que j’ai reçue m’aidera, si ce n’est à avoir le concours, du moins à ne pas faire piètre figure.